Decoración a la entrada. Décoration à l'entrée |
31 de
marzo, último día de voluntariado de la Acción de invierno para la Croix Rouge en Luxemburgo. El día de
hoy tiene dos partes: lo “habitual” y la otra, esta nochecita con un cierre un
poco formal con los voluntarios, con gente de la parte del ministerio que
subvenciona la Cruz Roja, con personal, etc. Primero me voy a referir a la
primera parte, muy movilizante. Ya desde antes de entrar, para mí hoy era el
último día, pero para los beneficiarios no solo eso. Ya la noche de ayer había
sido la última para poder dormir en el refugio. Justamente, la “Wanteraktioun”
funciona durante el invierno (cuatro meses). Afortunadamente, muchos lo
pudieron prever y resolver de un modo u otro su situación de calle. Otros
seguirán durmiendo en la calle por elección pero hubo algunos pocos casos que no
tenían nada. Nada de nada. Entonces hoy se vivieron momentos muy fuertes, muy
tristes. Esto mientras que también en lo personal es difícil... Fue una mañana
y un comienzo de tarde bastante lleno de emociones.
Indicaciones para el toilette :) Indications pour les toilettes :) |
(FR) 31 mars, dernier jour de volontariat pour l'Action d´hiver pour la Croix Rouge au Luxembourg. Aujourd'hui, il y a deux parties: la partie "habituelle" et l'autre, ce soir, avec une clôture un peu formelle avec les volontaires, avec les gens du ministère qui subventionne la Croix-Rouge, avec le personnel, etc. Je vais d'abord me référer à la première partie, très émouvante. Même avant d’entrer, aujourd’hui était pour moi le dernier jour, mais pour les bénéficiaires pas seulement ça. La nuit d'hier était déjà la dernière nuit pour pouvoir dormir au refuge. Justement, le "Wanteraktioun" fonctionne pendant l'hiver (quatre mois). Heureusement, beaucoup ont pu le prévoir et résoudre leur situation de sans-abri d’une manière ou d’une autre. D’autres continueront à dormir dans la rue par choix, mais il y a eu quelques cas qui n’avaient rien. Rien de rien. Alors aujourd’hui, il y a eu des moments très forts, très tristes. C'est également difficile sur le plan personnel... Ce fut une matinée et un début d'après-midi assez chargés d'émotions.
Pude
observar como “el señor de la sopa” (un apodo mío para identificar a un
voluntario “full time” local de unos 60 años que se dedicó siempre y exclusivamente
a servir la sopa) se despidió con lágrimas en los ojos de la coordinadora. Recién
hoy pude contar un poco más de mí, ya que hasta ahora, prácticamente lo único -y
quizás también muy valioso, claro- que los coordinadores conocían de mí era mi
desempeño dentro de ese comedor. Y fue bastante liberador poder hablar de mi
propia realidad, que si bien no es tan extrema como la de los beneficiarios,
tiene algunos puntos en común. Me cuesta mucho articular las palabras,
principalmente por la emoción. Y quedé muy cansada porque justo el último día,
éramos muy pocos voluntarios para hacer cantidad de cosas. Noto que tomé un
montón de agua y no sé si fue tanto por la sed o el cansancio sino justamente por
la emoción: el tomar agua me ayudó de alguna manera a respirar, a pasar todo
eso.
J’ai pu observer comment "le monsieur de la soupe" (un de mes surnoms pour désigner un bénévole local "à temps plein" d’une soixantaine d’années qui se consacrait toujours et exclusivement au service de la soupe) disait au revoir les larmes aux yeux a la coordinatrice. Ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai pu en dire un peu plus sur moi, car jusqu'à présent, pratiquement la seule chose - et peut-être aussi très précieuse, bien sûr - que les coordinateurs savaient de moi était ma performance dans cette salle à manger. Et c’était assez libérateur de pouvoir parler de ma propre réalité qui, même si elle n’est pas aussi extrême que celle des bénéficiaires, à quelques points communs. J'ai du mal à articuler les mots, principalement à cause de l'émotion. Et j'étais très fatiguée parce que le dernier jour, il y avait très peu de volontaires pour faire beaucoup de choses. J'ai remarqué que je buvais beaucoup d'eau et je ne sais pas si c'était tellement à cause de la soif ou de la fatigue mais justement à cause de l'émotion: boire de l'eau m'a aidé d'une certaine manière à respirer, à traverser tout ça.
Hoy
también varios de los asistentes al comedor, cuando se iban saludaban como “hoy
es el último día”, daban las gracias. Eso fue conmovedor. Y pasé el cuaderno -donde
los testimonios, los agradecimientos en diferentes idiomas, de variada caligrafía
y ortografía-, son un claro muestrario del tipo de gente que pasó por la Cruz
Roja. Las fotos a continuación (no figuran los nombres) reflejan algo de esta
experiencia. Hubo algunas expresiones o frases que me quedaron grabadas.
Aujourd'hui aussi, plusieurs des convives de la salle à manger, en partant, nous ont salué en disant "aujourd'hui c´est le dernier jour", ils ont dit merci. C'était émouvant. Et j'ai passé le cahier - où les témoignages, les remerciements dans différentes langues, avec une écriture et une orthographe variées - sont un exemple clair du type de personnes qui sont passées par la Croix-Rouge. Les photos ci-dessous (noms non répertoriés) reflètent une partie de cette expérience. Il y a eu des expressions ou des phrases qui m'ont marqué.
Hoy, un señor que siempre es amable, correcto, con buenos modales escribió todos los renglones de una página entera. Allí, agradeció el consejo, el incentivo, la comida caliente diaria y un lugar donde dormir cada noche “après une journée lourde de vagabondage, recherches et incertitudes”.
Francés, luxemburgués, inglés, etc. Français, luxembourgeois, anglais, etc. |
Otro se refirió a los trabajadores de
la Cruz Roja como “kind and friendly to everybody without racism” y concluyo: “I
thank them all”.
Aujourd'hui, un homme toujours gentil, correct, avec de bonnes manières a écrit toutes les lignes d'une page entière. Là, il est reconnaissant pour les conseils, l'encouragement, le repas chaud quotidien et un endroit où dormir chaque soir "après une journée pleine de vagabondage, de recherches et d'incertitudes".
Un autre a qualifié les travailleurs de la Croix-Rouge de "gentils et amicaux envers tout le monde, sans racisme" et a conclu: "Je les remercie tous".
Si bien ya
había realizado tareas de voluntariado, lo que noté en la Cruz Roja de Luxemburgo es un
perfil bajo y un gran respeto tanto de los beneficiarios como de los
coordinadores. El ayudar me ayudó, aún en días cuando me era inimaginable
pensar que yo podría ayudar a alguien. Pude volver a reflexionar temas clásicos
dentro de mi cabeza como la fe, la familia, la amistad, la soledad, el dar y darse, el amor, la acción, la sonrisa, los idiomas, la comunicación, la sociedad, la
organización, la nutrición y la desnutrición, etcétera.
Este voluntariado en sí me sirvió para contactarme con gente luxemburguesa, aprender sobre las capas de la sociedad de Luxemburgo, hablar francés, español, inglés y activar mi conocimiento de alemán y de luxemburgués. Gracias.
Este voluntariado en sí me sirvió para contactarme con gente luxemburguesa, aprender sobre las capas de la sociedad de Luxemburgo, hablar francés, español, inglés y activar mi conocimiento de alemán y de luxemburgués. Gracias.
Même si j'avais déjà fait du bénévolat, ce que j'ai remarqué à la Croix-Rouge luxembourgeoise, c'est un profil bas et un grand respect tant de la part des bénéficiaires que des coordinateurs. Aider m'a aidé, même les jours où il était inimaginable de penser que je pouvais aider quelqu'un. J'ai pu réfléchir à nouveau dans ma tête à des thèmes classiques tels que la foi, la famille, l'amitié, la solitude, le don de soi et se donner comme personne, l'amour, l'action, le sourire, les langues, la communication, la société, l'organisation, la nutrition et la malnutrition, etc.
Ce volontariat en lui-même m'a permis d'entrer en contact avec des Luxembourgeois, de découvrir les différentes couches de la société luxembourgeoise, de parler français, espagnol, anglais et d'activer mes connaissances en allemand et en luxembourgeois. Merci.
Corina Moscovich
Acá puedes leer las entradas anteriores sobre el
mismo tema.
1 comment:
Gracias, los felicito por su trabajo. Me recuerdan las últimas líneas de "Las ciudades invisibles" de Italo Calvino que dice más o menos así, disculpen la paráfrasis que no se compara con el escrito originaL: Las ciudades son un infierno y ante él hay dos posibilidades: una, entrar y formar parte de él. Otra, ver quién dentro de ese infierno no es infierno y darle un espacio y un tiempo.
Ustedes lo hacen. Un abrazo y nuevamente gracias. Con gente así la esperanza renace.
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